jeudi 26 février 2009

RALACOU CHEZ LES ZOULOUS

En 1994, le cinéma sud-africain tourna un film sur la vie de Shaka, père de la nation zoulou. Au lieu de détruire les installations après le tournage, en association avec la chaîne d'hôtel Protea, on a construit un endroit de style Disneyland. Quelle belle journée et nuit nous avons passés dans notre hutte d'époque. Pour les occidentaux on les a mis à niveau et ajouté le confort occidental. À notre arrivée, nous sommes pris en charge par des guerriers zoulous qui nous font visiter les lieux qui représentent fidèlement le village où Shaka est né. Le soir venu, le chef du village accompagné de ses guerriers et les jeunes filles nous ont emmené dans le Kraal (village.) Nous étions entre les deux lignes formées par les guerriers d'un côté et les jeunes filles de l'autre et étions ravis par les torches enflammées sur notre passage et les chants d'une grande beauté. Le tout se termina par un magnifique spectacle de danses et de chansons. Quelle sensation pour nous de dormir chez les zoulous. Au cours de notre tour guidé, cela nous a permis de mieux comprendre la culture . Chose certaine c'est une expérience que nous n'oublierons pas de sitôt.

DUNDEE ET LES CHAMPS DE BATAILLES



(22-23-24 février)
Tôt le matin nous sommes partis vers Dundee, dans le zululand après avoir fait nos adieux a Trish et Barry du Little Acre B&B. Chemin faisant, nous avons visité le Cathedral Peak du Parc Drakensberg niché à 3004 mètres d'altitude. Pour y accéder nous avons traversé une région d'une grande beauté sauf que l'on ne retrouvait pas de grands propriétaires terriens, mais de petites terres de survivance selon la philosophie Zoulou.
Comme c'était dimanche, plusieurs zoulous endimanchés marchaient sur la route . Il fallait être très prudents pour ne pas les frapper ainsi que les animaux en liberté (chèvres, vaches et babouins). Plusieurs blancs sud-africains nous ont dit que même si on frappait un noir sur la route, il ne fallait pas s'arrêter puisqu'on s'exposait à leur vengeance. Il faut continuer jusqu'au poste de police et rapporter l'accident. Ces zoulous sortent de partout et vivent dans des habitations très rudimentaires tout au long de cette route.
Chaque clan possède une parcelle de terre où il cultive du maïs en petite quantité et font l'élevage de chèvres, moutons et bovins pour le lait, la peau et la viande. Le maïs est l'aliment de base.
En fin d'après-midi, nous nous sommes installés à Dundee au B&B Chez-Nous possédé par Mark sud-africain et Elisabeth, française d'origine.
Comme cet endroit a été témoin de nombreux conflits armés au cours de son histoire (Afrikaners/Zoulous, Boers/ Anglais, Anglais/Zoulous), nous visiterons demain avec Elisabeth certains sites.
Notre visite de la Blood River constitue un endroit intéressant. Le musée reconstitue la bataille et expose l'épopée par video et présente des objets zoulous et afrikaners.
À l'extérieur, dans le grand veld traversé par la Blood River, en commémoration de cet événement les 50 chariots en position lager (cercle) y sont immortalisés.
Cette victoire de Petrorius, commandant de l'armée des Boers Trekkers fut déterminante. Cinq milles Zoulous y perdirent la vie et les cavaliers boers sont sortis du lager pour achever les Zoulous fuyants par la rivière; d'où son nom. On donna le nom de la capitale Prétoria en l'honneur de Petrorius. Cette bataille représente pour les boers la vengeance du massacre de Piet Retief et ses compagnons venu négocier l'occupation du territoire.
Au musée de Talana, sur l'immense propriété de la famille Smith on y explique les nombreux conflits de l'histoire qui ont eu lieu dont le plus mémorable est sans aucun doute la guerre des boers.
Nous avons quitté Dundee pour Richard's Bay par l'ancienne route zoulou. Sur 30km cette route est en gravier et traverse de petits hameaux, d'où nous pouvions voir la vie simple de ces paysans. Près de la côte on y découvre d'immenses plantations forestières et de canne à sucre.

lundi 23 février 2009

DRAKENSBERG NATIONAL PARK (CENTRAL)











Après une nuit récupératrice et l'excellent petit déjeuner préparé par nos hôtes (Barry et Trish) nous avons assisté à un spectacle d'oiseaux de proie. Assis au haut d'une colline surplombant une immense plaine au fond de la vallée, nous avons observé l'habileté de ces oiseaux.
Nous avons appris que ces derniers avaient une excellente vision, des serres et griffes très puissantes et surtout l'habileté à utiliser les vents ascendants pour se déplacer. Leur vision leur permet de localiser les particules reflétées dans l' air après que le soleil frappe le sol. Ils se servent de ces courants d'air pour monter très haut ce qui leur permet de franchir 600km en une journée et de se fondre sur leurs proies sans trop d'effort.
Un petit trekking de 5 km dans ce parc reconnu patrimoine mondial en l'an 2000 nous a permis de découvrir des paysages d'une grande beauté, tel le Champagne Castel (3377 m) et plusieurs autres sommets. Cette région sauvage avec ses vallées profondes est très humide en cette saison des pluies ce qui fait que la verdure prédomine.
Après notre trekking une bonne bière sur la terrasse de l'Hôtel Champagne Montain. La vue y était spectaculaire. Après notre souper, nous sommes revenus à notre gîte tout en admirant ces velds qui ressemblent aux paysages de l'ouest américain avec en prime une végétation abondante.
A un endroit, un promoteur immobilier annonçait son projet de ( Good's doorstep) ce qui nous a apparu présomptueux. Apres avoir examine la vue s'offrant aux résidents de cette bourgade emmurée et électrifiée nous en sommes venus à conclure qu'il n y avait pas trop d'exagération.

UNDERBERG




Après nos péripéties de Durban, nous avons décidé de nous perdre dans la campagne sud-africaine.
Les hauts plateaux et montagnes du Drakensberg nous ont offert cette opportunité. Underburg est situé sur les contreforts des montagnes parmi les plus hautes du continent africain; juste à la frontière du Lesotho. C'est dans une rondavelde ( maison ronde avec toit de chaume) que nous avons passé la nuit. Comme la noirceur vient rapidement à cette latitude, nous avions hâte d'arriver dans cette petite bourgade au milieu de nulle part.
Les routes pour s'y rendre sont très biens, mais à part les quelques townships des agglomérations rurales, nous sommes arrivés au con fin de la province du Kwazulu-Natal. L'expression (cétait noir de monde) prend ici tout son sens. Le lendemain matin lorsque nous nous sommes dirigés vers le uKhahlamba Drakensberg(partie centrale) nous avons mieux apprécié les paysages agricoles et forestiers de ces hauts plateaux (veld). Chemin faisant, nous avons visité le musée des Voortrekkers de Piertermaritzburg qui décrit l'histoire de l'arrivée des premiers colons afrikanners en terre africaine.

mardi 17 février 2009

DURBAN






Arrivés le 15 février dans cette ville mal aimée de l'Afrique du Sud. Cette cité de 3.5MM d'habitants est la troisième ville du pays et son port est le plus grand de l' Afrique australe. On la compare souvent aux Indes puisque 20% de sa population est d'origine indienne. Ces derniers sont venus pour travailler dans les plantations de canne à sucre des britanniques au 18 ème siècle. D'ailleurs Gandhi, qui libéra les Indes de l' Angleterre, y résida 21 ans et a défendu ses compatriotes contre l' apartheid. C'est là qu'il a développé son approche de résistance passive sans violence qu'il appliqua par la suite aux Indes. Son collègue de Cambridge, le Dr Pixley Seeme préconisa une telle approche en fondant l'ANC (African National Congress) pour libérer les noirs des afrikaners. Nous avons fait un tour de ville ainsi que des townhips de la région en compagnie d'un guide zoulou. Comme l'approche passive ne donna pas de résultat, à l'arrivée de Nelson Mandella, les revendications fûrent plus violentes.
À Stellenbosch, un allemand et un afrikaner nous avaient prévenu de la forte criminalité de cette ville et que nous devions toujours rester sur nos gardes.
Après trois jours de séjour, nous pensions que ces derniers exagéraient. La journée de notre départ juste avant le déjeuner, nous avons décidé de nous baigner en face de l'hôtel. Quarante minutes plus tard, des intrus avaient forcé la serrure de notre chambre malgré la haute sécurité et volé les cartes de crédits et débits de Yves, plus les équipements électroniques, montant d'argent et permis de conduire.
Dans notre malchance, nous avons été chanceux qu'ils ne nous volent pas nos passeports, la carte de crédit et débit de Colette, sa caméra qu' ils endommagèrent et nos pilules si précieuses pour régulariser ce qui ne fonctionnent plus chez- nous.
Après les rapports d'usage (hôtel, police, banque, assurance) nous avons remplacé notre GPS et téléphone cellulaire (un must) et continué le lendemain pour la région du Drakensberg où l'air est plus fraîche et la sécurité meilleure.
Avant notre départ, comme le Keynia était hors de pris, Madagascar en période de cyclones, sur les recommandations de l'agent de voyage nous avons opté pour l'Île Maurice. Du 18 au 25 prochain, nous nous reposerons de nos vacances sur les belles plages de cette île.

samedi 14 février 2009

DE UMTATA VERS SHELLY BEACH





Le 12 février, avant notre départ nous avons visité le Musée Mandela de Umtata. Ce dernier est un incontournable. Très bien fait, il résume les étapes de la vie de ce grand homme qui a libéré le peuple non blanc sud-africain. Mandela est fier des succès de sa lutte avec ses amis combattants et de la libération des opprimés, mais il croit que ce n'est pas encore terminé. Il n'a qu'un seul regret, c'est que son engagement de combattant l'a empêché d'être un bon fils, un bon époux et un bon père pour ses enfants. Son implication dans la clandestinité et son emprisonnement de 27 ans l'ont éloigné de ses responsabilités familiales.
Très attaché à cette région puisqu'il y est natif, il possède une propriété dans le petit village de Qunu. Il arrive à deux ans avec sa famille suite à un ordre d' expropriation du village de Metzo par un magistrat d'Umtata. Il n'a que de bons souvenirs et pour lui tout homme doit avoir des racines et les siennes se trouvent où il a passé une jeunesse heureuse qui l'a préparé à ce qu'il allait devenir.
Arrivé dans le Kwazulu Natal, les panoramas changent. Toujours de grandes étendues à perte de vue mais la présence d'une forêt dense et la culture de la canne à sucre font partie de notre émerveillement.
Les montagnes sont plus élevées et des pics majestueux attirent notre attention. Tout comme les Xhosas, chez les Zoulous, c'est l'autorité tribale qui attribuent les terres. Il y a une ressemblance entre les résidences de ces deux tribus.
Comme la route nationale N2 traversent plusieurs petites villes, villages et hameaux on se sent en Afrique. Ici on dit que c'est l'endroit le plus africain de l'Afrique du Sud puisqu'il y a eu peu de contact avec les blancs. Le raciste n'est pas présent. Après 5 heures de route nous avons décidé de prendre quelques jours de vacances dans un cottage sur le bord de l'océan . Nous ne regrettons pas notre décision de ne pas avoir pris l'avion pour ce trajet.

MTHATA (UMTATA)











Partis d'East London direction Durban. Comme la distance est trop grande, 700km et que les vues qui s'offrent à nous étaient époustouflantes, nous avons pris dès le départ la décision de rouler lentement et de s'arrêter dans de petites villes Xhosas, région d'origine de Nelson Mandela.
Notre premier arrêt à Butterword nous a permis d'acheter des fruits un (headphone) pour Skype.
Si hier nous pensions avoir eu notre baptême africain à East London, ce n'était rien comparativement à ce qui nous attendait ici. La tribu des Xhosas est un peuple fier et vit pauvrement dans cette région jadis appelée Transkei. Encore une fois nous nous sentions en terre africaine et nous étions la minorité visible observée discrètement.
Partout sur les collines arrondies et herbeuses broutent des moutons, vaches et chèvres librement. Il faut conduire prudemment pour ne pas les frapper. Ces collines vertes et humides couvertes d'une savane maritime qui cède la place à de hautes falaises déchiquetées qui plongent abruptement dans l'océan.
Après la Sunshine Coast c'est maintenant sur la Wild Coast que nous roulons.
Cette région doit son nom à son état de conservation originale. Elle a peu connu l' implantation immobilière, hôtelière et touristique.
Nous avons été surpris par les petites maisons de couleurs pastelles dispersées ici et là et qui contrastent avec celles des townships. Nous avons appris que les terres du Estern Cape, du Kwazulu Natal et du Northern Cape, à l'exception des grandes villes, étaient gérées par les autorités tribales. Il n'en est pas ainsi dans le Western Cape, où les arpenteurs anglais ont quadrillé et déterminé la propriété du territoire.
Les chefs de tribus octroient des parcelles de terre à des individus pour qu'ils les exploitent. Il n'en deviennent jamais propriétaire mais doivent les faire fructifier. Il s agit d'une vieille tradition africaine qui veut que la terre appartienne à la collectivité.

mercredi 11 février 2009

EAST LONDON (BUFFALO CITY)

Nous sommes partis le 10 février de Port Elisabeth en fin d'avant midi. Nous avons roulé sur la route régionale R 72 qui nous a offert de beaux paysages agricoles et côtiers. Sur cette Sunhine Coast ce sont des cultivateurs laitiers principalement et des éleveurs de boeufs, chèvres et moutons.
325 km plus loin, nous arrivons à East London. Notre hôtel est située en bord de mer près de la promenade et restaurants ce qui nous a permis de recharger nos batteries. Qui plus est, cela a été notre baptême africain, puisque la clientèle était principalement noire et nous l'avons beaucoup appréciée.

PORT ELISABETH





Cette ville de 1.1 million de population n'offre pas de grands intérêts touristiques à part son boardwalk, où on a tenté de récréer le Victoria Alfred Waterfront de Cape Town. Cette ville est la cinquième en importance de l'Afrique du sud et en est la capitale de l'auto. Son port est le plus profond de l'hémisphère sud. Durant notre séjour, nous avons visité son parc d'attraction, style Disneyland, magasiné dans les nombreuses boutiques et fait une petite visite à son casino.
De plus en plus la population blanche s'établie dans ce secteur. Il en est de même pour les hôtels, les restos et les boutiques BCBG.

TOWNSHIP DESOLATION OU OPPORTUNITE

On peut voir dans le township une désolation, avec ses populations vivant dans une pauvreté extrême dans des habitations faites avec des matériaux de récupération (bois, plastique, tôle, bambou etc) sans service sanitaire (eau et électricité). Par contre avec le programme d'accès à la propriété le gouvernement depuis 1994 veut offrir à sa population des résidences avec sanitaire et services publiques. Tout résident de bidonvilles peut en faire la demande auprès de sa municipalité qui gère ce programme en collaboration avec les résidents du township. À partir de cette demande, on attribue à sa cabane un numéro civique et son nom est porté sur une liste d'attente. Ces nouvelles demeures reposeront sur des fondations en ciment et les murs seront soient en pierres, en blocs ou briques de ciment. Au cours des ans les modèles ont évolué. Au début, c'était une petit habitation rectangulaire avec la toilette au centre reliée à une fausse commune. De chaque côté de la toilette se trouve des aires d'habitation une pour les parents et un autre pour les enfants. Par la suite, on a déplacé la toilette dans un coin, ce qui laisse plus de place pour les autres activités familiales. Aujourd'hui, ce sont des modèles avec cloisonnement. Après cinq ans d'habitation, les résidents deviennent propriétaire sans payer de loyer sauf l'eau et l'électricité qu'ils doivent acheter de la municipalité. Il existe encore aujourd'hui des maisons sans service. Les habitants doivent aller à la toilette à l'extérieur dans la (long shot), l'équivalent de nos anciennes bécosses. On élimine ces dernières pour les remplacer par des toilettes en ciment reliées a un réservoir central qu'on vide régulièrement. On retrouve dans ces quartiers des populations très diversifiées. Du citoyen sud-africain aux travailleurs ayant fuit leur pays, comme la Somalie, Éthiopie, Ghana Congo, à cause de problèmes politiques. Certains ont tendance à se regrouper entre eux, mais l'école et le milieu social ont un effet intégrateur. Plusieurs vaches et autres animaux vivent en liberté a l'intérieur du township. Ces derniers constituent la dote de la mariée puisque ces personnes ont tendance à récréer la culture de leur pays. Le programme d'accès à la propriété est tellement un succès qu'on a dû reporter ses objectifs jusqu'en 2020 puisque la prospérité économique sud-africaine entre parenthèse attire beaucoup de réfugiés. En se promenant à travers du township on voit aussi des résidences du programme qui sont devenues belles et grandes au fil des agrandissements apportés en fonction de la prospérité économique de ses occupants. Le township de Knysna est localisé sur des collines qui offrent des vues magnifiques à ses habitants, rivalisant avec les propriétés westmontiennes ancrées sur les flanc du Mont-Royal.